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Exercices, conseils pratiques & solutions:

La préparation du cheval est nécessaire pour protéger la santé de son cheval, performer et profiter pleinement de son plein potentiel. Voici ici 10 essentiels:

1- Travail en longe avec ou sans enrênement

La longe est un incontournable du travail au sol et de la préparation du cheval. Bien qu’elle fasse généralement déjà partie de la préparation du jeune cheval, son usage ne devrait pas s’arrêter là. La longe est parfois le lot de consolation du cheval que l’on ne peut pas monter en raison d’une blessure du cheval ou du cavalier par exemple. Mais elle devrait être une partie intégrante du conditionnement physique du cheval, qu’il puisse être monté ou non.

Equitation-travail en longe

L’usage d’enrênements, variés, bien ajustés et bien choisis, doit permettre au cheval de maintenir une attitude tête encolure dans le but d’en développer la musculature associée, et ce, sans que le poids du cavalier n’interfère avec la posture du dos. L’enrênement ne devrait pas servir à contraindre un cheval. La durée de l’exercice doit être courte, entre 15-20 minutes, incluant le travail aux deux mains.

2- Travail en rênes longues sur le cercle et sur la piste

Le travail aux rênes longues s’est popularisé dans la dernière décennie. Je me souviens m’être fait dire ‘’utiliser de drôles de corde’’ dans l’entraînement de mon cheval. Bien que cette méthode soit utilisée depuis plusieurs siècles en Europe, elle était souvent l’adage des hautes écoles et des cavaliers confirmés.

Equitation-travail en rênes longues

Hors, le travail aux les rênes longues est accessible et très efficace pour le développement du cheval de sport ou de loisir. Présentant le même avantage que la longe du fait que le cavalier maintient une attitude tête encolure, sans pour autant accueillir le poids du cavalier, il permet aussi d’éviter la question de l’ajustement et permet le contact. Ce contact, représente à la fois un défi technique et un avantage certain dans leur usage. Comme plusieurs autres méthodes d’entraînement, elle a évolué au cours des années et propose maintenant différentes manières de poser les rênes en fonction de l’action recherchée sur la bouche ou l’encolure. Les rênes longues peuvent être pratiquées sur le cercle ou sur la piste. Sur la piste, elles permettent notamment l’introduction de tous les mouvements latéraux, toujours sans imposer au cheval le poids du cavalier.

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Dans les deux cas, elles permettent un bon encadrement des postérieurs en passant derrière ceux-ci.

3- Travail au sol, type équitation éthologique, longe et travail à pied.

Le travail de type éthologique a explosé en popularité. Proposant au cavalier de développer une relation avec son cheval et suggérant qu’il va dans le sens du respect du comportement du cheval, il peut devenir la clé du cheval bien dans sa tête et dans son corps, à condition de bien l’effectuer et de choisir les méthodes qui correspondent à nos valeurs. Cependant, il devrait rester un indispensable pour préparer le cheval au travail en selle, lui apprendre à affronter et vaincre ses peurs, développer un bon comportement face à celles-ci et même développer sa proprioception. La sévérité des outils utilisés dépendra de la sensibilité du sujet entraîné et des capacités du cavalier.

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Il faut trouver l’équilibre entre l’ascendant moral du cavalier sur son cheval, la sévérité des outils et la dextérité du manieur. Internet regorge de programmes et d’exercices de ce type. Les principes restent les mêmes peu importe les méthodes: renforcement négatif ou avec un peu de renforcement positif, désensibilisation et sensibilisation. Le cheval apprend à répondre aux stimuli qui deviendront des aides et à ignorer les aides, tout en développant le contrôle de la tête, du postérieur et des épaules. Ainsi nous obtiendront les ingrédients de base: le calme, l’équilibre et l’énergie, respectivement, tête, épaules, postérieurs.

4- Travail en main

Le travail en main ou travail à l’épaule, tout comme les rênes longues est une méthode d’entraînement ancienne qui n’a été popularisé que dans la dernière décennie.

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Elle permet d’enseigner au cheval la main, de stimuler l’engagement des postérieurs et leur abaissement et de préparer la leçon de jambes. Le cheval s’accoutume à travailler entre les mains entre les jambes, sur la main et devant les jambes. Ce type de travail sera particulièrement approprié dans l’enseignement du geste des membres en vue du pas espagnol et au piaffer. Il permettra aussi l’introduction de l’arrêt, des allures raccourcies, des mouvements latéraux… les possibilités sont infinies.

5- Flexion de mâchoire

La mode de la monte sans mors s’est popularisée dans les dernières années. À mon sens, elle est issue d’une incompréhension du bon usage du mors et de son utilité, et est basée sur une idée du fausse à l’effet qu’une pression sur le chanfrein serait plus confortable que dans la bouche. L’usage du mors doit être enseigné au cheval afin de trouver toute son utilité.

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Son usage ne devrait pas se restreindre à une réponse obtenue suite à un inconfort. Le mors doit permettre les flexions de mâchoires ainsi que les flexions et cessions de la nuque. Le cavalier au sol enseigne au cheval à céder au mors en le mastiquant moelleusement au besoin. Ce mouvement de la mâchoire engendre une décontraction et une détente générale du cheval. Petite mise au point, bien que certains auteurs utilisent plutôt le terme cession de mâchoire pour décrire le travail des flexions de mâchoire de F. Baucher, le principe reste le même. La mastication faisant référence à l’alimentation, il stimule le système nerveux para-sympathique et ainsi favorise la posture plus globale de flexion et le relâchement de la ligne du dessus. L’association de ces flexions à un renforcement positif alimentaire, améliore d’autant plus cette réponse.

6- Travail en selle

Le travail en selle ne devrait pas se restreindre à la pratique de la discipline, et ce même quand il s’agit de dressage. Travailler le cheval en attitude rassemblée ne suffira pas à développer celle-ci. Les attitudes tête-encolure mettant le cheval sur l’avant-main, mais permettant le développement du patron de flexion en augmentant la force de la chaîne ventrale, est un essentiel. Elles permettront aussi le renforcement des stabilisateurs de la cage thoracique, tout comme le feront les mouvements latéraux.

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Ainsi, le travail en attitude d’extension d’encolure, de bas et rond ou de bas et long par exemple, seront des incontournables. Les reprises de dressage ou les parcours de sauts seront la pointe de l’iceberg dans le programme plus global de développement de l’athlète équin. Le travail en encolure libre, mais dans un patron de flexion, et ce à vive allure, sera aussi un essentiel du développement du cheval de sport, bien que cela puisse sembler contre-intuitif. La colonne est d’abord conçue pour accueillir une force propulsive et la fonction de portage en hauteur sera abordée progressivement, au fur et à mesure que le cheval gagne en puissance.

7- Clicker training et trick training

L’esprit et le moral de votre cheval doivent être entretenus autant que son corps… un esprit sain dans un corps sain? L’apprentissage de tour comme la révérence ou la préparation d’airs plus académique comme le pas espagnol ou le piaffer, éveillera son esprit, développera sa proprioception et améliorera sa capacité d’apprentissage. Bien que le ‘’clicker training ‘’ne soit pas traditionnellement utilisé dans l’entraînement des chevaux, il représente un avantage certain dans le développement de l’obéissance.

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Le renforcement positif rend le cheval calme, attentionné, motivé et augmente son brillant. Le clicker training consiste à utiliser un objet émettant un son identique à chaque répétition (contrairement à la voix) et qui sera associé à une récompense alimentaire. La précision du stimulus augmentera son association au renforcement alimentaire, et ce son deviendra lui-même, un renforcement conditionné.

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L’équitation sera rendue plus confortable pour le cheval, donc plus éthique. Il sera de plus en plus confiant et sa capacité d’apprentissage deviendra si efficace qu’il sera ensuite facile de régler un problème en l’utilisant ou d’introduire rapidement un nouvel apprentissage.

8- Travail d’équipe

L’entraînement d’un cheval représente une charge de temps considérable. Entre le travail, l’école, la vie sociale et amoureuse, rares sont ceux et celles qui peuvent combler pleinement les besoins de leur partenaire équin. En plus de l’entraînement physique, il faut allouer du temps au jeu, à l’éducation, à l’enseignement, aux soins de santé. L’entraînement physique doit inclure du travail au sol et en selle. Sachant que le cheval dans la nature parcours entre 20 à 100 km par jour afin de répondre à ses besoins, qu’il marche à 5km/h, trotte à environ 14km/h et galope à 21 km/h; faites le calcul! Ces distances qui lui assurent une santé cardiovasculaire, articulaire, voir même mental, ne cherchez plus l’origine de la plupart des problèmes de nos chevaux de loisir contemporains. Il faudra donc compter un minimum de 3 heures de liberté en espérant qu’il marche d’un bon pas sans s’arrêter, en allant nulle part, n’ayant pas besoin de migrer pour répondre à ses besoins dans son paddock de 75 m2
La nécessité du travail dirigé par le cavalier, au sol ou en selle devient donc évidente pour sa santé physique et mentale, ce qui ne remplace pas la vie sociale entre congénères bien sûr. Trouver un partenaire de confiance pour l’entretien de son cheval devient essentiel.

Un cavalier professionnel, un palefrenier et/ou un entraîneur embauché représente bien sûr la solution idéale pour le développement de votre cheval, mais certainement pas pour votre portefeuille. S’offre alors d’autres options telles que la demi-pension de confiance, qui contribuera ou non financièrement, ou encore, votre bonne copine qui a aussi un cheval à l’écurie et qui souhaite acquérir de l’expérience en côtoyant plusieurs chevaux différents, ou qui dispose de plein de temps, parce qu’elle n’a pas encore sa famille de 4 enfants. Le cheval peut aussi se trouver un emploi, certaines écoles seront heureuses d’accueillir votre cheval sur leur cavalerie. Attention aux préjugés, elles ne sont pas toutes des usines où les chevaux sont exploités, elles peuvent aussi être l’occasion pour les chevaux de faire des km en permettant à de jeunes cavaliers d’apprendre, sous l’œil avisé d’un entraîneur en cours privés ou semi-privés, question de garder le contrôle sur tout ce petit monde. Dans tous les cas, l’important c’est d’avoir des objectifs et des valeurs en commun , un plan de match, de la confiance et de l’empathie.

9- Usage des pôles

Internet regorge de plan de terre présentant des parcours de barre au sol pour le développement du cheval de selle. Bien qu’elles soient généralement surestimées, elles favoriseront le développement musculaire, la coordination, la proprioception de votre cheval. Ces exercices peuvent être jumelés à un enrênement, à des rênes longues ou être abordés en selle. Les possibilités sont infinies. Elles sauront aussi stimuler un cavalier en quête de réussite instantanée, améliorer son assiette et son équilibre. Elles ne devraient pas se restreindre à la préparation du cheval de saut. Osez les distances irrégulières, variez les usages en les utilisant sur la longueur plutôt qu’en passant par-dessus. Faites-en des couloirs ou placez-les en éventail pour jouer sur la longueur des foulées et la taille du cercle. Surélevée ou au sol, voir même inclinée, autant de possibilités font que personne ne s’ennuie. Tâchez seulement de ne pas passer plus de temps à monter votre précieux parcours de barres qu’à le parcourir.

10- Avoir un plan de match

Chaque minute compte. Travailler avec du vivant, créer une relation avec lui et développer son art à travers elle est une tâche ingrate. Il faut entraîner avec toute la patience du monde pour que la bienveillance et l’amour donne le temps à la petite graine de pousser, sans en perdre une minute, car tout peut s’arrêter à tout moment. Il faut veiller à ne pas dépasser ses limites (celles de cavalier et du cheval), tout en osant les approcher, sortir de sa zone de confort, sans tomber de sa chaise. Aller trop vite pourrait lui porter préjudice, en plus de nous ralentir, mais trop lentement ne nous permettra jamais d’atteindre notre plein potentiel. L’équitation est souvent un loisir et il est tentant de ne faire que ce qui est facile et plaisant. Ou, au contraire, être l’endroit rêvé où s’exprime les obsessions, faire refaire et re-refaire le même mouvement pour qu’il soit parfait… La solution, avoir un plan de match, une structure, un horaire, mais surtout pas des délais! Ayez une suite logique afin de graduer la difficulté des exercices. Planifier des sujets différents à chaque semaine, travail au sol, en selle, trick training et conditionnement physique par exemple. Veillez à répartir les tâches entre les membres de l’équipe, communiquez entre vous concernant les difficultés rencontrés et les exercices abordés.

Conclusion

Comme vous le voyez, les techniques et les exercices ne manquent pas. La préparation du cheval en vu du travail demandé améliorera bien sûr sa performance, mais aussi sa motivation. Personne ne s’imagine corriger un cheval, le forçant à faire quelque chose au détriment de sa santé physique et mental. Pourtant cela arrive, involontairement et souvent par méconnaissance de la préparation et de la nature même du cheval. Personne n’a débuté l’équitation parce qu’il rêvait de frapper un cheval. C’est pourtant ce qu’essaie de nous faire croire certains, que la violence serait un mal nécessaire. Hors, une bonne préparation nous permet d’y remédier. Elle rendra le travail plus facile autant pour le cheval que pour le cavalier, en créant un terrain favorisant l’apprentissage et donc des réussites. Bien qu’à priori cela puisse sembler long et fastidieux, les aptitudes physiques et psychologiques développées chez votre cheval vous feront, en réalité, gagner beaucoup de temps à moyen et à long terme. Un cheval sain est un cheval en qui on peut avoir confiance, qui sera plus sécuritaire, mais aussi plus curieux, plus rayonnant!

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